| Résumé : | Diffusé chez Annie Mac (BBC Radio 1), le premier titre et premier single de ce nouvel album, Sometimes I Feel So Deserted, a déjà fait le tour des internet et rappelle, par son introduction répétitive, le Leave Home du premier disque des Chemical Brothers, Exit Planet Dust (1995). Huitième album des faux frérots chimiques, géniaux bidouilleurs de sonorités électroniques et de samples en tout genre, tendance infra-basses, Born In The Echoes replace le curseur quelques mesures devant les prétendants au titre qui se sont fait légions depuis l'avènement de ce nouveau son venu de Manchester : le big beat (avec Fat Boy Slim ou The Prodigy) apparu au début des années 90. Dans le désordre, Rihanna, Calvin Harris ou Tiesto qui n'ont jamais pu et ne pourront sûrement jamais rivaliser avec les trouvailles sonores et le sens du sample de Tom Rowlands et Ed Simons. Légendaires par leurs concerts « son et lumière » aux niveaux sonores souvent inégalés (on se souvient d'un Zénith parisien à la limite de la douleur auditive en 2011), les Chemical Brothers semblaient, pour beaucoup, un aterfact du passé. Mais, à l'heure où la techno reprend du poil de la bête chez les plus jeunes générations et où un Rone ou un The Avener sont capables de déplacer des milliers de fans lors de leurs concerts, les anciens en ont encore sous la pédale et reviennent au devant de la scène. Il y a pourtant un coté archaïque et presque désuet dans certains titres proposés comme Under Neon Lights ou le très « Pump Up The Volume » like, EML Ritual ; un titre mi sinistre, mi religieux. Mais, il y a fort à parier que ce son légèrement passéiste fait partie du concept et de la volonté de deux Anglais. Chaque faiblesse, chaque baisse de régime est automatiquement réalimentée en carburant dans les secondes qui suivent, tout du moins en première partie d'album. Avec une imagination sonique et un talent d'arrangeurs qui ont fait la marque de fabrique des Chemical Brothers, il faut attendre le cinquième titre, I'll See You There pour retrouver les déluges de percussions auxquels le duo nous a habitués avec d'anciens titres comme Block Rockin' Beats. Mais, ce nouvel opus semble être construit en deux parties distinctes. Cinq premiers titres facilement reconnaissables de part leur inventivité et leur énergie et six autres en demie teinte, introspectifs à un point parfois déconcertant. Just Bang, sur la piste six fait du mauvais Yelo et le Reflexion qui suit tente sa chance du coté d'une techno binaire, mais sans relief. Le reste de l'album ne soulève pas vraiment l'enthousiasme... Même le titre fermant la marche, Wide Open, sur lequel collabore Beck, inquiète par une construction aussi facile et attendue qu'un titre des Black Eyed Peas remixé par David Guetta. C'est bien du coté du premier titre et single, Sometimes I Feel So Deserted qu'il faut regarder. Il opère une sorte de synthèse de tout ce que les Chemical Brothers ont pu être et ont su inventer, depuis plus de vingt ans, une certaine maturité en plus. Idem pour le second titre, Go, sur lequel Michel Gondry a posé sa patte de réalisateur, elle aussi reconnaissable entre toutes. Et l'on sait que, quand le génial réalisateur choisit de tourner un vidéo clip, il est fréquent que son nom soit aussi porteur pour l'avenir du titre en question que les artistes ou le disque eux mêmes. Avec des guests tels que St. Vincent, Beck, Q-Tip, Cate Le Bon ou Ali Love, Born In The Echoes ne révolutionnera pas la carrière déjà ancienne des Chemical Brothers, mais rappellera à tous les erzasts du sample et du big beat apparus, depuis que les pionniers ne sont pas morts et sont toujours présents dans les échappées electronica. Avec quatre titres bonus en version Deluxe (dont Go et Reflexion en extented version), Born In The Echoes est fait pour faire danser et chiller, en bord de mer ou des piscines les soirs d'été, entre fêtes arrosées et réflexions spirituelles. Mais, pas plus. http://www.soundofviolence.net |
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